Elaborer un modèle articulaire
à partir des fondements mécaniques de l’être vivant mais plus
spécifiquement du genre humain peut se faire en utilisant des concepts et des
outils spécifiques à plusieurs
disciplines.
Dans ce sens, Le Borgne et Gossard [1] ont publié un article
original où ils tentent d’expliquer le modéle articulaire (MA) à travers trois
points de vue mécaniques différents : la biomécanique, la mécanobiologie
et la mécanotransduction. En effet, le MA est analysé selon ces paramètres très
différents qui paraissent indépendants. En agissant au service de la même
fonction de mobilité articulaire la ces trois disciplines deviennent
complémentaires l’une de l’autre.
Tout d’abord, en terme de biomécanique, le corps humain, constitué de
plusieurs articulations, soumet ces dernières d’une part à la pesanteur
terrestre et d’autre part à leurs fonctions propres. Pour simplifier, les
membres supérieurs ont un rôle de préhension et les membres inférieurs ont un
rôle de locomotion à travers le référentiel terrestre. Ces deux facteurs,
gravitaire et fonctionnel, constituent l’essentiel des interactions qui
détermineront la conception de chaque articulation. Notons que pour répondre au
mieux à ces besoins, ces articulations vont évoluer au cours du temps appelé
phylogénèse et aussi au cours de la vie ontogénèse. La disparition de la
mobilité des vertèbres sacrées est un exemple de phylogénèse. La modification
des courbures rachidiennes durant la croissance de l’enfant et l’apparition de
la station debout est un exemple d’ontogénèse. Le modèle mécanique tiendrait
une place prépondérante dans l’étude des articulations. Ce schéma est composé
de deux segments de membres osseux considérés comme « corps rigides »
et une articulation qui fait office de liaison.
Ce modèle reste cohérent pour des articulations congruentes mais il ne
l’est plus pour la « non-congruence articulaire » présenté come une
hérésie pour un mécanicien. Pourtant, l’existence d’articulations
non-congruentes, comme le genou constitués de tissus vivants pouvant se
régénérer, représente une des spécificités du vivant. Ces structures composées
de ligaments, de cartilages et de muscles assurent l’action mécanique de
liaison. Elles modulent les contraintes durant le mouvement pour assurer
l’intégrité et la régénération de l’articulation. Ces contraintes correspondent
à la réaction à une pression qui est une force par unité de surface. Une fois
la contrainte calculée à travers la résultante des forces en un point donné, il
est alors possible de déterminer les déformations localisées de chaque tissu.
Ces adaptations à ces déformations font partie du domaine de la
tenségrité : les variations de contraintes conditionnent les phénomènes de
transformations moléculaires au sein des tissus. Il a été mis en évidence des
modifications de comportement mécanique des tissus avec l’entraînement
(répétition des contraintes) mais aussi avec la sédentarité (absence de
mouvements).
Cette évolution de la nature des tissus sous contraintes peut-être physiologique
et bénéfique dans le phénomène de croissance et de réparation. Le processus de
cicatrisation présent lors des entorses de ligaments ou de fracture osseuse ne
peut être optimal que si les tissus sont soumis à une dose de contrainte. Les
professionnels de rééducation doivent pouvoir évaluer la dose de contrainte
nécessaire pour chaque patient.
Cet article donne des pistes d'investigation et de réflexion intéressantes pour des novices des concepts biomécaniques. Toutefois, il apparait que l'article traite ces problématiques d'un point de vue extrinsèque. Hors les mécanismes neuromoteurs ainsi que les initiatives physiques volontaires du sujets vivant ne peuvent se résoudre qu'à une réponse à son environnement. Le sujet est la source également du reflet de son environnement par le biais de la physiologie neurologique et de ses interactions...
[1] Le Borgne P., Gossard C. Fondement mécaniques d'un modèle articulaire : biomécanique, mécanobiologie et mécanotranduction. ITBM-RBM 27 (2006) 107-116
Cet article donne des pistes d'investigation et de réflexion intéressantes pour des novices des concepts biomécaniques. Toutefois, il apparait que l'article traite ces problématiques d'un point de vue extrinsèque. Hors les mécanismes neuromoteurs ainsi que les initiatives physiques volontaires du sujets vivant ne peuvent se résoudre qu'à une réponse à son environnement. Le sujet est la source également du reflet de son environnement par le biais de la physiologie neurologique et de ses interactions...
[1] Le Borgne P., Gossard C. Fondement mécaniques d'un modèle articulaire : biomécanique, mécanobiologie et mécanotranduction. ITBM-RBM 27 (2006) 107-116
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